Dans les années 1930, Célestine, une femme de chambre de 32 ans, arrive de Paris pour entrer au service d'une famille de notables résidant au Prieuré, leur vaste domaine provincial. La maîtresse de maison, hautaine et dédaigneuse avec sa domesticité, est une puritaine frigide, maniaque du rangement et obsédée par la propreté. Célestine doit affronter les avances du mari sexuellement frustré, et elle gère avec toute la sérénité possible le fétichisme étrange du patriarche, un ancien cordonnier qui lui demande fréquemment de porter des bottines qu'il tient jalousement enfermées dans un placard…
Luis Buñuel
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Les Thévenot viennent dîner chez les Sénéchal. Surprise : le repas était prévu pour le lendemain. Thévenot invite tout le monde dans une auberge transformée en salle mortuaire. Nouvelle réception, le samedi, mais cette fois les Sénéchal sont occupés… Le dîner sera ainsi sans cesse repoussé pour des raisons tout aussi absurdes les unes que les autres.
Séverine Serizy est une jeune et très belle femme aux fantasmes masochistes assez particuliers. Elle est mariée au docteur Pierre Serizy qu'elle aime « au-delà du plaisir » : elle ne parvient en effet pas à trouver le plaisir auprès de lui, ce qui les frustre tous les deux. Un ami du couple, Monsieur Henri Husson, lui parle d'un bordel de luxe et lui avoue son désir pour elle. Insatisfaite sexuellement, Séverine commence secrètement à y travailler, se prostituant seulement certains après-midi de 14 à 17 heures, d'où son surnom Belle de jour, avant de retourner dans les bras de son mari, qui, heureux, ne se doute de rien.
Don Lope est un grand bourgeois tolédan d'âge mur, oisif, libéral, anticlérical et don juan. Orpheline, Tristana est recueilli par cet aristocrate vieillissant de Tolède, qui devient son tuteur, puis son amant. Mais bientôt, elle l'abandonne et part vivre avec un peintre, Horacio. Quelques années après, la jeune femme revient malade d'une tumeur à la jambe...
Une nuit, désemparée par l'absence de son mari en voyage, Marthe prend un amant. Or, cette même nuit, tombe sur la terrasse de l'appartement, le corps d'une jeune femme, Carole. A cette occasion, Marthe fait connaissance avec son voisin de l'étage supérieur, Monsieur Nansoit. Celui-ci préfère ne pas prévenir la police...
Sous une dictature d'Amérique Centrale, le gouverneur d'une île où sont envoyés des prisonniers politiques et de droit-communs, est assassiné en plein discours. Ramón Vázquez, son secrétaire, aux idées libérales, le remplace temporairement. La dictature qui souhaite punir le crime de façon exemplaire, envoie sur place une équipe spéciale dirigée par Alejandro Gual. Celui-ci fut un prétendant éconduit d'Inés Rojas, la femme du gouverneur, aujourd'hui devenue maîtresse de son secrétaire. Gual rédige un faux dossier pour impliquer Vázquez, et forcer Rojas à céder à ses avances. En contrant la manœuvre ils vont s'impliquer plus encore dans le régime et les pratiques qu'ils prétendaient, en secret, réformer.
Dans une petite ville du sud de la France, en bord de mer et non loin de l'Italie, le docteur Valerio s'emploie à soigner les pauvres. Sa jeune épouse, ne supportant plus l'endroit, l'incite à aller s'établir à Nice mais le médecin ne souhaite pas partir avant d'avoir trouvé un remplaçant. Valerio s'est notamment lié d'amitié avec Sandro, un ouvrier agricole qui entretient les arbres appartenant à Gorzone, riche industriel et principal employeur de la ville. Sandro, perturbé par la grave maladie de sa femme, a bien du mal à remplir ses fonctions. Durant une absence de son épouse, le docteur Valerio rencontre Clara, une jeune italienne, et tombe amoureux d'elle. Le drame éclate quand Gorzone congédie Sandro...
Le film ouvre son générique sur le tableau de Francisco de Goya, Le 3 mai 1808, symbole de l'insurrection du peuple espagnol face aux troupes napoléoniennes sur lequel est inscrit en surimpression : « L'action de ce film commence à Tolède, en 1808, pendant l'occupation de la ville par les troupes napoléoniennes ». Tout au long du générique on assiste ensuite à la mise en place de la reproduction vivante de ce tableau ; arrivée du peloton d'exécution, protestation des hommes du peuple et dernier cri de l'homme fusillé au pied duquel figurent déjà d'autres corps. Seul le plan varie car il est pris par la droite et non par la gauche comme le tableau. La voix d'une narratrice se fait entendre. Il s'agit de la bonne du couple Foucauld, qui bute sur un mot difficile alors qu'elle lit un roman sur la guerre napoléonienne en Espagne. Echappant à sa surveillance, la fille des Foulcauld, Véronique a suivi un inconnu qui lui a offert une série de cartes postales...
Mexique, 1900, pendant le règne du dictateur Porfirio Diaz. Un prêtre, Nazarin, protège les parias et subit l'opprobre de ses pairs et de ceux qu'il défend. A cause de sa grande charité, lui-même vit dans une indigence proche de la misère. Il se sacrifie et se dévoue tout en se sachant violenté, incompris, méprisé, insulté. Il forme un étrange trio avec ses deux suivantes, la pécheresse Béatriz et la prostituée Andara. Nazarin poursuit son chemin, empruntant le chemin de croix du Christ.
Victime d'un naufrage, Robinson Crusoe se voit dans l'obligation de survivre sur une ile deserte en compagnie de son chien Rex et d'une petite chatte. Il va, durant ce long sejour (vingt-huit ans), perdre la foi, rencontrer des cannibales, sauver Vendredi, en faire son esclave puis devenir son ami et enfin repartir dans sa patrie. Bunuel n'aimait pas le roman de Defoe, mais attire par le personnage de Robinson, il fait de son film (le premier qu'il realise en couleurs) une reflexion sur l'homme seul face a la nature et les rapports maitre esclave.
La jeune Viridiana souhaite entrer au couvent, mais la mère supérieure exige avant tout que la jeune femme aille rendre visite à son vieil oncle et bienfaiteur Don Jaime. Celui-ci, troublé par la ressemblance de sa nièce et de sa femme décédée, tente d'abuser sexuellement de la jeune femme. Choquée, Viridiana s'enfuit mais apprend que son oncle s'est suicidé. Se sentant coupable la jeune femme décide de revenir au domaine et de dédier sa vie à aider les gens pauvres. Elle héberge donc les mendiants du village dans la maison de son oncle dont elle a hérité à sa mort…
Edmundo et Lucia de Nobile, un couple bourgeois de Mexico, donnent une réception après l'opéra dans leur luxueuse demeure. Quelques faits bizarres se produisent alors : des domestiques partent sans expliquer leur comportement, les invités connaissent une impression de déjà vu, Ana retire de son sac deux pattes de poulet alors que Blanca joue au piano une sonate de Paradisi. Au moment de partir, une étrange réaction interdit aux invités de quitter les lieux. Ces derniers finissent par dormir sur place. Mais le lendemain matin, ils constatent qu'il est toujours impossible de sortir du salon.
Seul film documentaire de Luis Buñuel, tourné en 1932 dans la région de Las Hurdes (Estrémadure), à partir de la thèse ethnographique de Maurice Legendre, directeur de l'Institut Français de Madrid, « Las Jurdes : étude de géographie humaine » (1927), « Terre sans pain » ne fut sonorisé qu’en 1937 puis en 1996 lorsque Buñuel décida de diffuser une version non censurée du film avec son producteur Pierre Braunberger. Remarquable par son sujet, la misère en milieu rural, peu traité à l’époque, par son montage (fait par Buñuel « sur une table de cuisine, à Madrid »), l'usage du gros plan, de la piste sonore et par la place assignée au spectateur par le film, le film continue à surprendre aujourd’hui encore.